Semaine européene : La joie frustrée

Un oxymore semble en effet parfait pour qualifier la sensation que nous éprouvons à l’issue de cette semaine européenne. Il y a d’un coté la joie de voir nos clubs français encore en course pour obtenir une qualification et puis la frustration d’oser penser que lorsqu’on s’intéresse au contenu des rencontres, il y avait matière à se mettre à l’abri à l’aube de la phase retour. 

Le Paris Saint Germain nous aura livré un match que l’on n’aurait pas soupçonné avant le coup d’envoi. Le spectre de l’hécatombe caennaise semblait bien loin du parc des princes mardi soir et le onze titulaire mis en place par Laurent Blanc s’est finalement mis à un niveau que l’on avait presque oublié. Il n’en demeure pas moins que la rencontre qui les opposait à Chelsea fut paradoxale. Une première mi temps à se chercher des repères, à respecter un adversaire à qui il n’aura fallu qu’un seul tir pour ouvrir le score sur un brin de réussite artistique orchestré par les acteurs défensifs des Blues. 

Le second acte fut clairement à l’avantage des parisiens et ils seront récompensés sur une égalisation de Cavani. Avec un peu plus de lucidité l’uruguayen, aurait pu doubler la mise. Quant aux autres occasions parisiennes, elle fut toutes annihilées par un Thibault Courtois souverain sur sa ligne.

La fin d’une rencontre qui se clôture sur un score de 1-1 est bonne à prendre pour une équipe de Chelsea  qui sera qualifiée au coup d’envoi du match retour. Paris se déplacera donc dans 3 semaines avec la volonté et l’obligation de marqué au moins 1 but pour accéder au quart de finale. C’est ainsi que les rapports de force semblent s’inverser si l’on s’intéresse au scénario de l’an dernier. Souvenez-vous de ce 3-1 à l’avantage du PSG à l’issue d'un match aller qui avait plongé les parisiens orphelins de Zlatan dans une forme de gestion qui fut coupable de leur funèbre élimination au match retour. D’autant plus que l’an dernier se jouait une place en demi finale. 

On le sait, le Paris Saint Germain se cherche un match référence, une légitimité sur l’échiquier des grands clubs du foot européen pour franchir un cap. Les hommes de la capitale seront face à leurs responsabilités sur la pelouse de Stamford Bridge pour un défi qui s’annonce compliqué mais pas insurmontable… 

Autre ambiance, autre budget, nos yeux étaient rivés jeudi soir sur la rencontre qui opposait notre chouchou de l’année aux ukrainiens de Kiev dans un stade du Roudourou bouillonnant malgré les embruns bretons. 

Sur le papier, on ne donnait pas cher des chances guingampaises de croire à une qualification mais il semblerait que les rouges et noirs soient guidés par un druide nommé Gourvennec.  

Tout à pourtant mal commencé avec une ouverture du score de Miguel Veloso qui venait récompenser une bonne entame de match du Dynamo. Et puis la rencontre a basculé dans un jeu de vieux briscard où les Guingampais ont manqué de fair play en omettant de rendre un ballon sur une balle à terre, puis en continuant de jouer alors qu’un ukrainien était blessé. Les représailles ne se feront pas attendre. Elles interviendront par l’intermédiaire de Yarmolenko et Belhanda qui ont tous les deux écopés d’un carton rouge pour des gestes d’anti jeu. A noter que le dernier cité a pulvérisé le Challenge Jordan Ayew en ayant été sanctionné moins de 10 secondes après son entrée en jeu. 

Ce match qui était mal embarqué prend une autre dimension. Les guingampais rentrent aux vestiaires en étant menés 1-0 mais ils disputeront la deuxième mi-temps à 11 contre 9. 

Le coup d’envoi du second acte sonnera alors le début d’une longue séance d’attaques placées conclues par des centres qui ont longtemps manqué de mouvement et de précision. Les ukrainiens jouent bas et il faudra attendre la 72ème minute pour voir Beauvue trouver la faille sur une tête plongeante. Diallo tout juste entré en jeu, viendra donner l’avantage aux bretons sur une tête piqué quelques minutes plus tard. 

Ce score de 2-1 restera figé jusqu’au coup de sifflet final. Le tableau d’affichage est flatteur puisque les Armoricains sont en bonne position pour se qualifier mais en faisant preuve d’exigence, il est tout à fait concevable de penser que cette équipe de Guingamp aurait du enfoncer le clou. Ils ont eu énormément de mal à exploiter pleinement leur supériorité numérique. Alors certes, on ne leur demande pas de gagner l’Europa Ligue mais simplement de saisir la chance qui s’offre à eux. Cette équipe de Kiev qui n’avait pas disputé un match depuis le 23 novembre sera revancharde sur ses terres mais nul doute qu’elle représente aujourd’hui une victime parfaite pour venir garnir les belles lignes d’un parcours et d’un passé européen.

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Crédit photo: ouest-france.fr / rmcsport.bfmtv.com

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