Qualifications Mondial 2014 : Une logique respectée

La rédac avait la volonté d'avoir une approche générale sur les deux rencontres de notre équipe de France. Sans en tirer une quelconque satisfaction, nous sommes forcés de constater que nous étions dans le vrai en ayant fait le choix de ne pas tomber dans "l'enflammade" médiatique qui nous a été servi après le match contre la Géorgie. 

Il est vrai que cette rencontre avait été plutôt positive avec l'émergence des jeunes, la prestation XXL de Valbuena ou encore la confirmation du retour en forme de Ribéry sous le maillot bleu. Mais à tête reposée, on pouvait se dire que les français avaient simplement rempli leur devoir, que Sakho n'avait pas été rassurant sur le but concédé et que devant, le cas benzema devenait de plus en plus complexe à gérer. La rencontre de vendredi était d'autant plus clinquante lorsqu'on s'intéressait au résultat des espagnols qui avaient concédé le nul sur leur terre contre une faible équipe de Finlande. 

L'équipe de France devenait leader de son groupe avec deux points d'avance sur leur prochain adversaire et les pronostics d'une victoire sur l'Espagne devenaient presque crédibles aux yeux de l'opinion public.

L'attention sur la rencontre qui opposait les deux grandes nations du groupe I était à son paroxysme mardi soir et il faut dire que beaucoup de personnes y ont cru avant de vivre une désillusion.

Il est vrai que cette équipe de la Roja montre des signes de faiblesse en défense centrale, qu'elle semble moins fluide dans les 30 derniers mètres, qu'il manque un peu de spontanéité. Mais ces reproches ne remettent pas en cause l'approche technique et les certitudes de leur jeu. Ce sont des détails sur lesquels Didier Deschamps a certainement voulu s'appuyer mais qui n'ont pas pu être exploiter pour ouvrir le score.

Malgré quelques situations intéressantes dont une occasion en or gâchée par Franck Ribéry, le score final semble logique à défaut de pouvoir l'accepter. La rédac ne s'attardera pas sur des décisions arbitrales douteuses mais qui s'équilibrent sur l'ensemble de la rencontre. Nous parlerons du fond, de ce que nous pouvons déduire de cette rencontre d'hier. Il y a eu des déceptions mais aussi des motifs d'espoirs…

En tête de liste, les incertitudes qui entourent Karim Benzema. Où en est réellement ce joueur qui était censé symboliser l'avenir de l'équipe de France? A son sujet tout semble avoir été dit, 12 matchs pour 50 tirs, la barre symbolique des 1000 minutes sans marquer est belle et bien franchie mais outre ses statistiques qui ne plaident pas en sa faveur, c'est l'état d'esprit affiché qui pose problème. A l'heure où le foot est devenu la cible numéro 1 d'un journalisme qui transpire le dédain envers notre sport, peut on se permettre d'avoir des joueurs que l'on qualifie à tout va de " talentueux " mais trop peu décisif et sans réelle implication ? 

L'ancien Lyonnais n'est pas sur un plan de carrière ascendant, alors certes il joue pour l'un des plus grands clubs européens, mais depuis quelques mois alors que l'on pensait qu'il avait enfin franchi un cap la saison dernière, il ne fait que décevoir. Intermitent sous le maillot madrilène, transparent sous le maillot bleu, la Rédac ne souhaite pas faire le procès d'un joueur en perdition mais s'étonne de la trajectoire qu'il prend. Ses 57 sélections pour 15 buts renforcent l'idée que ce joueur n'a jamais réellement rempli les attentes que l'on placait en lui. Le syndrome " génération 87 " plane sur la carrière d'un attaquant que l'on a peut être vu trop bon, trop vite. Le serial buteur qu'il devait devenir en vieillissant devient un joueur qui a des qualités mais qui en oublie son rôle.  L'équipe de France se cherche un numéro 9, certains diront qu'il y a Olivier Giroud qui pousse au portillon mais malgré la qualité du joueur, la Rédac reste septique sur sa capacité à remplir les critères d'un attaquant de classe internationale. Mais finalement le problème n'est pas là, il marque des buts , affiche de l'envie et dans le contexte actuel il a sa place en tant que titulaire. Quelle est loin l'époque des Henry, Trézéguet, Anelka, Cissé, Saha … 

Sans s'attarder sur un Patrice Evra décevant pour ne pas dire irritant, la Rédac a préféré mettre en lumière la prestation d'une jeunesse prometteuse. Ne faisons pas l'erreur que l'on a pu faire avec certains tels que M'villa ou encore Mavuba en son temps mais il faut bien avouer que malgré une expulsion qui parait sévère, Paul Pogba n'a pas déçu. Alors oui , son manque d'expérience lui a certainement couté un carton rouge mais d'un point de vue sportif, il s'est montré intéressant par son impact physique et ses facilités techniques. A un poste où l'on cherche encore des certitudes, il devrait s'installer doucement comme une alternative intéressante pour Didier Deschamps. 

Quant à Varane, ses deux matchs montrent que le joueur fait preuve d'une maturité remarquable. Solide dans les duels, propre à la relance, dangereux sur corner; on ne va pas s'extasier ou l'idéaliser mais là encore il semble pouvoir s'imposer à un poste qui ne s'est pas encore trouvé un joueur crédible sur la durée. Sa faible expérience semble pouvoir se compenser par le fait qu'il se soit pratiquement imposé au Real. Trop peu de joueur français jouent dans les grands clubs européens, alors profitons de ces talents sans les griller car sans se mentir, une équipe de France made in Ligue 1 ne pourra pas prétendre à des résultats probants sur la scène internationale. 

D'un point de vue général, la Rédac comprendra ceux qui prennent leur distance sur une équipe de France que l'on pourrait juger décevante depuis trop longtemps. Mais hormis cette contre performance , la Rédac se veut réaliste et estime que la sélection tricolore est à sa place. Jouer une qualification directe relevait du rêve, de l'exploit. La réalité nous confirme nos carences mais pourrait aussi nous confirmer une amélioration générale depuis l'intronisation de Didier Deschamps au poste de sélectionneur. La liste des 23 convoqués pour jouer ces deux rencontres ne faisait pas débat, l'état d'esprit affiché (hormis les cas abordés) semble meilleur qu'il y a  quelques années. Ne nous attendons pas à voir du beau jeu, Didier Deschamps a toujours privilégié le résultat à la manière mais qu'importe, la priorité reste désormais cette deuxième place pour pouvoir se qualifier en barrage. Triste destin mais l'objectif reste une qualification pour le mondial 2014. A défaut d'aller loin, il faudra déjà y aller …

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Crédit photo: youmag.com

La Rédac du Foot