Parce que le Ballon d'or, c'était mieux avant

Le secret de Polichinelle est donc tombé hier soir avec ce nouveau Ballon d’or décerné à Lionel Messi, le quatrième consécutif. Il devance donc Cristiano Ronaldo et son « serviteur » du Barça, Andres Iniesta.

Rappelons en bref la saison du lauréat : vainqueur de la coupe du roi avec le Barça, meilleur buteur de la Liga (50 buts), de la Ligue des Champions (14 buts) et surtout un record sur lequel pas mal de monde s’est enflammé ces dernières semaines, 91 buts sur l’année civile 2012.

Il dépasse donc, au nombre de titres, Johan Cruyff, Michel Platini et Marco Van Basten.

Nous ne reviendrons pas sur les déclarations et soutiens pré nomination et encore moins sur les conflits ridicules que peuvent entretenir les pro-Messi et les pro-Ronaldo sur les forums ou réseaux sociaux.

Parlons plutôt du mode de scrutin. De sa création par France Football en 1956 jusqu’en 1994, un journaliste spécialisé de chaque pays européen donnait sa liste qui ne contenait que des joueurs européens évoluant dans un club européen.

A partir de 1995, le trophée a été ouvert aux joueurs non européens ce qui permit à George Weah de l’emporter.

En 2007, le vote a été accessible aux journalistes du monde entier, un seul journaliste par fédération affilié à la FIFA soit 208.

Enfin en 2010, le n’importe quoi a débuté car ce sont désormais un journaliste, le sélectionneur et le capitaine de chaque sélection qui votent. Qui plus est, la FIFA s’est accaparé le trophée qui se nomme désormais le FIFA Ballon d’Or, plus aucune référence au journal créateur. De plus, les stats personnelles ont pris le dessus sur le collectif et les titres.

Alors quel jugement accorder au mode de scrutin actuel ? Entre les copinages, inimitiés, prises de parti et méconnaissance du football..  Ou est la crédibilité de ce résultat ?

Illustration chez les capitaines et sélectionneurs :

-Mario Yepes élit Falcao

-Vucinic élit Buffon et cite Pirlo

-Casillas élit Sergio Ramos

-Low élit Ozil

Et le plus ridicule est encore le capitaine algérien qui place Benzema en numéro 1. Il est d'ailleurs le seul à le citer parmi les plus de 600 votants.

A noter également, seuls des votants africains ont placé Didier Drogba en tête.

Maintenant que le scrutin est ouvert à tous et que l'ancien barème a disparu, il est difficile de revenir en arrière malgré la débandade évidente. Le mieux à faire ne serait il pas de le réserver de nouveaux aux journalistes ? Ce procédé laissait aussi en place un mot du votant où il y justifiait son choix.

Nous ne remettons pas du tout en cause le résultat car de toute façon celui-ci est incontestable.

Les joueurs professionnels actuels s'en prennent souvent aux journalistes en leur reprochant un manque d'objectivité et une meconnaissance du haut niveau. Il semblerait cependant que les résultats détaillés de ce concours redonnent du crédit à ces derniers.

Enfin, vous aurez compris que la rédac est nostalgique de l’ancien scrutin de France Football qui en plus de s’être fait kidnapper son bébé, le voit perdre son âme..

Photo: la-croix.com

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